RX le 11/05/2019 : L'humilité de personnages qui facilitent la vie au quotidien et qui sont en réalité de grands hommes.
- ZB :
Il a aussi bien favorisé la diminution des dorsalgies, bien joué !
agrinature : Oui. La violence que nous exerçons envers la Terre et ses sols nous revient en boomerang. C'est pourquoi bêcher fait mal au dos - le squelette représentant typiquement l'élément terre dans le corps. Si les pierres sont le squelette du sol, l'acte d'épierrer à la fois consécutif et préalable aux labours entrera nécessairement en résonance souffrance avec notre squelette propre et la tenue tonique de notre corps. Si les herbes sont les plus actives des laboureuses - au sens premier d'un travail continu - approfondissant plus rétractant promptement leurs racines en accord et rythme avec les saisons et le régime des pluie, des gels et des vents, les éliminer rendra inévitablement nécessaires les labours artificiels selon la loi primordiale éternelle de cause et conséquence en cercle vicieux.
La grelinette se situe à un niveau moindre du faire. Le travail qu'elle permet est moins violent envers le sol & en retour donc réclame un effort moindre.
Toutes nos inventions devraient être basées sur ce principe. Ce n'est pas l'inventivité technique qui crée la mort mais bien son inverse en conservatisme. On pense typiquement à l'automobile qui reproduit les codes du temps où elle fut inventée il y a 2 siècles. Les premières automobiles étaient elles-mêmes construites sur le modèle des fiacres qui étaient les véhicules de la classe dominante. La 2cv & la coccinelle par exemple conservèrent longtemps les ailes en forme de garde-boue.
L'emploi des fiacres en ville posait déjà un danger envers
la santé, la pollution des milieux & la surexploitation des sols.
Le fumier par temps de chaleur devenait une poussière de microparticules & par temps de pluie s'écoulait en boue vers les fleuves près desquels les grandes villes sont. Ce fumier dont la destination naturelle est le retour à la terre, en était pris, exporté, augurant déjà la rupture de cyclicité à laquelle allait obéir l'agronomie d'intrants pétrole.
On voit ici que pollution & exploitation sont les deux aspects d'une économie où l'exploitation des êtres & des biens résulte d'une pollution du mental qui au lieu de désirer le bien commun enfle l'ego sans fin.
Les puissants devraient être les vrais serviteurs du peuple. Le talent ou le pouvoir dont ils & elles héritent doit servir plutôt qu'opprimer.
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RX le 20/05/2019 : Oui. En réalité le pouvoir est l'outil qui se doit d'être partagé entre tous pour une stricte application vers le bien-être de l’Être en qui nous sommes. Et donc pour nous autant que pour l'élément vivant.
- AM : L
e respect de la terre est primordial - le reste n'est rien...
marssfarm : Une mère amena son fiston auprès d'un sage en Inde.
"Mon fils a pris l'habitude de manger des sucreries & il dépense de l'argent ainsi. Je m'inquiète pour sa santé & de plus mon budget ne nous permet pas une telle dépense. Pouvez-vous le conseiller, s'il-vous-plaît?" Le saint reste pensif un instant puis répond: "C'est entendu. Revenez me voir dans 15 jours."
Deux semaines plus tard, lorsque le garçon se présente à lui, le saint homme le regarde & lui dit avec toute la bonté dont il est dépositaire combien il est délétère de manger des friandises & combien sa mère a souci de lui procurer l'essentiel bien qu'elle soit très pauvre.
Avant de partir la mère remercie l'homme & interroge:
"Merci. Mais pourquoi n'avez-vous pas dit cela la dernière fois?" "Vois-tu chère mère, il y a 2 semaines on me donnait de temps en temps des friandises & je les acceptais pour faire plaisir à ces personnes. Je ne pouvais donc rien dire. Depuis, j'ai cessé de manger ces sucreries & c'est pourquoi je puis maintenant conseiller ton fils."
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Écouter les simples / l'arbre à pain / non-labour 30/05/2019
- Chêne, douglas & arbre à pain
Une châtaigne germa sous la chênaie. Ici, sur granite, roche pauvre en calcium, le châtaignier qui n'apprécie pas le calcaire actif devrait être le stade climax de la forêt. Pourtant les chênes sont très forts car leurs graines plus petites sont moins mangées, échappent peut-être plus facilement aux mangeurs de toute espèce.
Le chêne était le douglas du moyen-âge. Le genre Quercus fut favorisé par :
- le roi pour construire des navires de guerres qui ne virent jamais le jour (4),
- la classe dominante pour ses grandes bâtisses (1),
- l'industrie qui n'aimait rien tant qu'un bois dur, durable & de qualité prévisible (2),
- la consommation de porc & de sangliers, animaux nourris en grande part par les glands (2),
- l'idée désormais désuète mais ayant toujours cours prétendant qu'il était le meilleur bois de feu (3),
- l'idée qu'il est indigène, comme si la planète pouvait avoir des frontières naturelles (1),
- & le fait qu'ayant été exploité tant, toujours, partout & pour tout, le genre riche en Europe de 10 espèces hybridées le plus souvent entre elles, s'était adapté aux modes & traitements décidés par la pratique forestière (5).
Le traitement en taillis-sous-futaie fut un compromis pour produire à la fois du bois d’œuvre & du bois d'industrie. Les chênes s'adaptèrent à ce mode hybride en formant un aubier épais pour mieux rejeter de souche. Les forestiers dans le même temps réagissaient , prétendant qu'il fallait que les chênes poussent lentement pour avoir moins d'aubier. Un bel exemple du serpent qui se mange la queue : les diverses classes sociales - l'architecture (2), l'industrie (3), l'artisanat (4), la paysannerie (4) & les forestiers (5) se partageant une part du pouvoir, une part de la recette.
Le châtaignier vint plus tard dit-on. Il pousse partout mais prospère surtout sur tous les sols d'où le calcaire actif est absent. A l'inverse du chêne qui fait un taillis médiocre, il rejette de souche avec vigueur. L'arbre en soi est immortel, recréant de nouveaux troncs sur sa souche à l'infini. Le bois des troncs de gros diamètre des châtaignier est rarement sain :
- on peut l'employer pour cette raison en petits diamètres pour un usage en piquets, poteaux & petites poutres.
- C'est un arbre à pain : ses fruits sont abondants, gros, délicieux, nourrissants.
Il est donc typiquement l'arbre du peuple & des résistances permettant de :
- construire des chalets ou maisons modestes,
- & nourrir les gens de peu à la soudure de l'hiver.
Il fut politiquement combattu, pourchassé, éliminé pour ces raison. Du fait que son bois éclate en brûlant on ne pouvait pas l'utiliser dans une cheminée sans risquer de mettre le feu à la maison. Les cheminées ouvertes de jadis n'avaient pas pour fonction de chauffer la maison. On y mijotait la soupe, y chauffait de l'eau & s'asseyait à la veillée dans le foyer pour quelques travaux manuels à la lueur & au peu de chaleur propagés par le feu.
- Par un toujours étrange syndrome de Stockholm les gens du peule en France finirent par croire que la chênaie était naturelle. Les pauvres s'étaient accommodés à sa présence, utilisant les glands pour nourrir les cochons & glanant le petit bois pour leur feu. Comme les chênes, les pauvres s'étaient adaptés au mode voulu par la classe dominante. Penser que la chênaie était climax se répandit plus tard parmi les forestiers d'abord & les écolos enfin.
Cette croyance qu'une forêt feuillue pure de chênes pouvait être naturelle se heurte à 2 observations des naturalistes & naturalistes (féminin) :
- Tout d'abord, avant le changement climatique anthropomorphe du 20ème siècle sur la plupart des stations hors la zone méditerranéenne en plaine, le vrai climax à l'échelle de plusieurs siècles sans action humaine, pourrait être la hêtraie.
- Ensuite définir un climax par une seule espèce révèle de fait un caractère artificiel car la nature ne saurait d'elle-même ne favoriser qu'une espèce.
- Il était dit au vingtième siècle que je genre chêne était l'espèce majeure du climax en France. C'était ignorer que ce genre avait pendant presque 2000 ans favorisés par la sylviculture, qu'il était représenté par des espèces assez différentes capables de s'hybrider pour former des types d'une diversité extrême. Quel point commun entre un chêne pubescent en sous-étage d'une pinède occupant la niche écologique d'un buisson & un pédonculé de futaie haut de 50m? Dans les deux cas leur présence est en grande part causée par l'activité humaine. Leur génétique & leur biotope différent tant qu'évoquer une parenté entre deux arbres si différents soulève la contradiction possible entre les données de la taxonomie botanique & celles de l'écologie des êtres.
En ce concept de climax assez théorique somme toute, le temps nous manque pour pouvoir vérifier nos hypothèses & nous en sommes à cause de cela réduits à spéculer. L'économie préfère le bois de chêne, ne fut-ce que par simple habitus de l'us. Pour connaître le vrai climax il faudrait cesser d'agir pendant 5 siècles en un lieu donné tout en supposant que le climat pourrait se maintenir durant ce même laps de temps.
- Le climax est une expression du climat. Il est un potentiel. Puisque notre espèce existe, ce potentiel n'est plus jamais jamais réalisé, mais il doit nous servir de référence en agriculture, en foresterie & en agroforesterie.
- L'observation libre de la nature indique que les forêts mixtes - feuillus & résineux ensemble - sont les milieux les plus riches. Ainsi on pourrait de manière plus juste parler d'une chênaie-pinède en plaine, d'une hêtraie-sapinière en moyenne montagne & des mélèzes, épicéas & pins de montagne plus haut.
Le douglas, les cèdres, les pins noirs, le pin d'Alep, le thuya, des épicéas & sapins américain ou méditerranéens sont des espèces désormais acclimatées en Europe au sens où elles se ressèment sans intervention humaine. Ces espèces sont capables de croître de 0 à 2000 mètres d'altitude selon la latitude. Au temps où le bois était la principale source d'énergie, le traitement en taillis élimina les résineux des forêts de plaine. D'où la nécessité de réintroduire des résineux pour former des forêts mixtes. Ces arbres à feuillage persistant sont les plus actifs à fixer le carbone atmosphérique dans les sols & de ce fait à produire de la biomasse sans épuiser les sols.
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- Cultiver son cœur & écouter les simples.
Le mouvement de non-travail du sol & du semis direct se répand. Cultiver un jardin est le plus court chemin pour :
- trouver un lieu de créativité pour l'expansion du cœur & du caractère (1),
- développer la connaissance directe que seul permet le geste, le travail de ses mains (5),
- exprimer en actes concret notre lien à la terre & à la nourriture (3),
- découvrir combien produire de la nourriture demande de rigueur, suite dans les idées, humilité & patience (2),
- apprendre à observer & à dialoguer & ainsi découvrir la beauté des êtres, des simples, des humains (4),
- savoir que nous savons peu, que le savoir ne peut être que commun & qu'il doit rester concret en ses motifs & résultats (4),
- utiliser le corps qui sans exercice physique dépérit (5),
- se rendre utile aux autres & à la Terre (1),
- partager & échanger son expérience, des graines, des idées (2),
- s'associer aux plantes, seules productrices de notre monde (3).
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- prairie permanente les communs jardins partagés zone de compostage jardin en mouvement
association des communs Sol à sol collectif des chasseurs de déchets verger école agro-écologie : cultiver de façon autonome, supprimer les intrants maraîchage sur sol vivant nourrir le sol lycée agricole CPIE paysagiste Gilles Clément espèces libres renouée du Japon
- edited from / article écrit d'après http://l-echo.info/article/creuse/2019-05-23
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10/06/2019 - le pédonculé de petits glands / climax, climat & usage du sol.
ZB le 30/05/2019 : Dans ma lointaine jeunesse, alors apprenti vendeur en bois et panneaux dans une célèbre enseigne de bricolage, on m'avait appris un argument de vente concernant le châtaigner. Son essence était réputée pour repousser les araignées... Réalité ou argument de bizutage pour jeune vendeur? zibou
- marssfarm :
Oui. Le bois de châtaignier comme les autres bois réputés durables ou imputrescibles - douglas, mélèze, robinier faux-acacia, thuya géant, cèdre - contient une essence qui repousse les araignées, les insectes & les champignons. On isolait aussi pour la même raison le grenier avec des feuilles de châtaignier - très efficace quoique très inflammable.
ZB le 31/05/2019 : Merci marrsfarm, me voilà rassuré, on ne m'avait donc pas pris pour un imbécile...
- RX :
Ce chêne arbre à tout faire ami du peuple mérite une médaille. J'apprends. Merci.
marssfarm : Cher RX j'ai dû mal décrire le sujet : ce n'est pas le bois du chêne qui permet tout, mais la causalité est juste inverse. Il faut voir cela plutôt comme la domestication des chiens, des poules ou des blés.
Les humains ont-ils domestiqués les loups, les transformant en chiens capables de toutes les tâches selon les diverses races, ou bien ne sont-ce pas les loups qui auraient plutôt apprivoisé les humains en une conciliation pour que les deux espèces prospèrent? Il s'agit de phénomènes de coévolution & d'adaptation réciproque. Les rongeurs, les trèfles, les ruminants, les plantes potagères sont des espèces commensales de la notre. Elles tirent profit de leur domestication en ce qu'ainsi elles peuvent continuer d'exister - & nous nous adaptons à leur usage. L'ortie est une potagère aussi nutritive que le chou mais nous nous sommes habitués plutôt à manger des choux. Nous pourrions dire que le chou nous a apprivoisés. Il est plus difficile à cultiver que l'ortie & est moins nourrissant.
Il y a des chênes partout en France, sur des sols & sous des climats très variés. Ce fait contredit les lois de la diversité biologique. C'est parce que les humains pour une raison de départ préférèrent les chênes. Le genre s'est alors peu à peu adapté aux usages que les humains lui demandaient. Il s'est adapté aussi en éliminant d'autres espèces d'arbres ou en réduisant grandement leur présence à des lieux particuliers. Puis les humains se sont adaptés au chêne, entrant dans la croyance qu'il était le meilleur arbre, le plus naturel, voire le seul digne d'exister.
A la ferme de mars nous prenons le contrepied de ce constat écrit en causes & conséquences, en cercle vicieux presque : nous coupons les vieux chênes arrivés en fin de vie sur les sols pauvres de granite, pour disposer d'un espace libéré où planter des fruitiers - pomme, noix, prune, noisette, châtaigne & d'autres. Il y a sur les quinze hectares de la ferme 7000 chênes âgés de 70 à 120 ans. L'objectif serait au terme d'un siècle de les remplacer par 1500 arbres fruitiers. Les vieux individus chêne vont pour un bon nombre d'entre-eux s'effacer. Avant de mourir ces arbres saturent le sol alentour de leurs glands temporisés pour germer année après année au fil de 10 ans au moins. L'espèce donc loin de disparaître se maintient, renforce sa présence, mais avec un renouvellement de génération. Ces sols de granite sous un climat semi continental peuvent nourrir en eau en août environ 50 gros chênes de plus de cent ans, mais alors cela implique aucune autre présence.
Cette présence maximale des chênes sur un sous-sol imperméable donne six mois durant - de novembre à mai lorsque les arbres sont sans feuilles - un sol saturé d'eau où aucun travail agricole ne peut être fait en alternance au cours des six mois suivants avec un sol aride où les chênes puisent toute la ressource eau. Cela signifie aussi que même dans les parcelles agricoles bordées de bois, les arbres de bordure y puisent l'eau sur une distance d'au moins 30 mètres, prévenant toute production. Dans ces conditions si une parcelle mesure 50 mètres de large, bordée de grands chênes elle s'avère tout à fait improductive & même impropre à tout usage.
Les parcelles de jadis étaient de bocage, ce qui désigne un maillage de terrasses bordées d'une rigole & d'un talus. Chaque talus portait une haie de buissons & arbres qui le tenait. Les arbres n'étaient pas laissés au-delà de 20 ans pour les raisons énoncées plus haut. On les coupait pour qu'ils rejettent de souche & pour laisser leur descendance prospérer. On pouvait aussi traiter quelques sujets en trognes, ce qui signifie que le tronc était laissé & les branches coupées tous les dix ans à fin de bois de feu.
Dans ces conditions dire la chênaie climax revient à nier notre humanité. Les humains ont favorisé les chênes depuis plusieurs milliers d'années. Ce genre capable de s'adapter à tout prit au fil des siècles toute la place, mais cela ne doit pas nous faire oublier qu'il s'agit d'une espèce culturelle, cultivée.
Avant que les poêles à granulés ou copeaux et autres poêles de masse ne se répandent, les bûches de chêne étaient très appréciées du fait de leur composition duale contrastée :
- leur aubier si tendre s'enflamme facilement
- tandis que le bois de cœur si dur brûle d'une extrême lenteur,
ce qui évitait d'avoir à recharger le poêle trop souvent et notamment la nuit et permettait au matin un repart aisé. Seul le charme est plus durable à la flamme, sauf le noisetier bien que ce dernier ne soit pas un arbre mais un buisson. On trouvait que les conifères brûlaient bien trop vite et encrassaient la cheminée. Et pour le châtaignier le fait qu'il ait une combustion explosive était un danger imparable dans une chaumière disposant d'une cheminée ouverte. On trouve encore ces notions désuètes chez des vieilles gens bien que les cheminées ouvertes et les toits de chaume aient disparu depuis longtemps : ils elles ne jurent que par le chêne leur dieu feu, feu leur dieu, du feu de Dieu.
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